
Anne BREROT
Du 09.10.2025 au 08.11.2025
À propos de l’exposition
Un tableau, comme une vie
Un tableau, un refuge, une inquiétude, un défi, un lit, un drap pour y naitre et y mourir, pour venir frôler les dieux et les déesses du ciel et de la terre dans l’incandescence et le processus d’une création brutale, moi qui me croyais solide, je me brûle.
Les couches de peinture superposées comme des peaux successives de toutes ces vies qui n’en font qu’une. Il y a du tribal et de l’évanescent. Esprit et matière pour mieux accompagner le voyage et repousser les frontières d’un monde qui rétrécit nos rêves. Il me semble possible de créer un continent à ma mesure. Ouvrir grands les yeux et résister aux faux plis, aimer la vie limpide et aiguiser ses sens.
Couler la couleur originelle à travers la matière pour qu’elle devienne lumière. Sensuelle et gourmande. Transparente comme l’air, lumineuse comme le miel, éclatante comme une lave souterraine.
C’est pour le cœur qui bat !
Un tableau comme un paysage
L’horizon inexorable, l’éternel recommencement à chaque éveil. Voir la planète Terre me porter et me transporter dans l’émerveillement du cadeau qu’elle me fait d’être.
Je suis celle qui va disparaitre qui la regarde dans sa lueur infinie. Je la peins, la garde en souvenir lors du dernier départ. Peindre l’impossible au-delà des vivants. L’origine et l’après.
Je la garde et la regarde, la dévisage, la considère. Je l’invente aussi pour mieux voir ce qu’elle a à montrer. Tout est là.
Témoin d’une nature talochée, maltraitée, est ce que mes pinceaux réparent ? Moi aussi je taloche, au sens propre du terme, je te lisse des grands ciels, je t’étire dans nos au-delàs et les en-deçà de ma condition humaine. Je t’enduis comme pour colmater. Je viens tutoyer tes sillons et tes prodigieux matins, tes spectaculaires fin d’été qui loin de disparaitre nous survivrons.
C’est pour le voyage !